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La Grande Porte En poursuivant une lecture en termes de succession syllogistique sur la façade de Castel del Monte, il y a une grande porte qui , en clef ésotérique symbolise l’homme.
Nous avons vu jusque ici que Castel del Monte obéit, dans sa conception architecturale, davantage aux mathématiques, à l’astronomie et au symbolisme que à des critères de fonctionnement. En effet, pour être un château défensif il lui manquent un fossé, un pont-levis, des meurtrières, des créneaux et des mâchicoulis. Pour être un château de chasse ou de délices, pour un empereur et sa cour, il manque de cuisines, de fours, d’étables, de sous-sols pour y entreposer de denrées alimentaires et du bois de chauffage pour ses 5 cheminées. Alors pourquoi a-t-il été construit ainsi ? Au temps où Castel del Monte fut construit, la philosophie courante de la vie était différente de celle actuelle, il existait des croyances et des superstitions. C’était le temps des mages, des sorcières, des alchimistes, des astrologues qui décidaient quand le prince devait s’unir avec sa légitime épouse pour concevoir l’héritier sous les signes les plus propices des étoiles et des planètes. C’était le temps des grandes hérésies, des ferments tourmentés qui auraient crée les prémisses à la Renaissance et à la Réforme, c’était, en peu de mots, un moment d’incertitudes et d’insécurité qui ne pouvaient ne pas dégénérer dans des excès spirituels. Pour essayer de comprendre Castel del Monte – et beaucoup d’autres construction du passé – il faut tenir comte de ces grandes différences avec notre temps. Donc, Castel del Monte pouvait très bien ne pas être une construction destinée à ce que nous définissons comme d’utilisation pratique, mis être une ‘‘ construction sans but’’, tout en ayant un but précis pour les gens de ce temps-là, c’est à dire un ‘‘but ésotérique’’. Esotérisme veut dire révélé, manifesté à peu de gens, alors que l‘exotérique l’est à beaucoup. En ce temps-là ils étaient nombreux à se dédier à l’ésotérisme, c’est à dire à la recherche de certaines significations cachées qui parlaient un langage de symboles ; à peu d’initiés. Et pour établir des contacts plus directs avec ces facultés supérieures ils pratiquaient des opérations ‘‘magiques’’ qui devaient se dérouler en des lieux prédisposés à cet usage. La condition préalable fondamentale était d’être en harmonie avec le soleil, la lune, les planètes, les points cardinaux, au point de miniaturiser ces composantes dans le ‘‘ temple’’ où ils allaient pratiquer ces opérations magiques. C’est pour cette raison que nous trouvons dans le passé le plus lointain, la pyramide de Kheops, dans la vallée de Gizeh, orientée exactement vers les quatre points cardinaux ; le Parthénon, à Athènes , avec la façade vers le levé du soleil au mois de Ecatombeon, au moment où avaient lieu les fêtes Panathénaiques en l’honneur de Minerve ; le complexe mégalithique de Stonehenge, en Angleterre, orienté vers le levée du soleil au solstice d’(été, etc. Ainsi, à Castel del Monte, au lieu de trouver de commodités pour ses hôtes, on trouve une bonne quantité d’ expédients symboliques dans un éventail qui va de l’astronomie à la géographie, aux mathématiques, à la géométrie. Observons certains détails : le château est orienté suivant les quatre points cardinaux et sa façade est tournée vers l’est. Il en résulte que lorsque le soleil se lève à la date des aux équinoxes ( 21 mars et 23 septembre) le premier rayon de soleil pénètre par la fenêtre de l’étage supérieur, juste au dessus de la grande porte, traverse la salle, sort par la fenêtre qui donne sur la cour, et il va se poser sur un panneau rectangulaire de la paroi d’en face, sur laquelle, il y a quelque temps, se trouvait un bas-relief qui représentait une femme vêtue à la grecque recevant les hommages de quelques cavaliers. Les escaliers en colimaçon, qui dans trois des cinq tours, mènent à l’étage supérieur, tournent à gauche au lieu d’à droite, comme c’est le cas dans les châteaux défensifs. Pourquoi ? Parce que les escaliers qui tournent à droite empêche un éventuel assaillant de monter en brandissant l’épée de la main droite, mais ici on est dans un ‘‘temple’’, et celui qui y entre y est bien accueilli, sans dire que la Terre tourne à gauche, soit dans sa rotation que dans sa révolution. Toutes les salles sont communicantes entre elles, ont deux portes, une pour entrer et une pour sortir, mais il y a deux salles qui obligent le visiteur à revenir en arrière. Ces deux salles ( est-ce le hasard ?) sont tournées vers les points de l’horizon où le soleil se lève aux solstices d’hiver et d’été, c’est à dire ces jours pendant lesquels l’astre arrête sa course saisonnière et revient en arrière. L’une de ces salles, en outre, est vraiment particulière parce qu’elle porte encore les traces d’une mosaïque de pavement reproduisant un dessin ancien utilisé pour des rites magiques. Dans la salle se trouve dessiné un double carré avec ses angles orientés exactement vers les points cardinaux ; à chaque angle il y a un cercle, au centre se trouvait probablement aussi un cercle, mais il a été détruit. Les livres anciens de magie disent que le mage se plaçait dans le cercle central, et ses quatre adeptes dans les autres quatre cercles. Pendant les rites d’enchantement on brûlait des parfums en dehors du carré et, en effet ,dans la salle, hors de l’enceinte réservée, une petite cheminée. Toujours en dehors de l’enceinte on voit les traces d’une mosaïque qui répétait à l’infini l’image du sceau de Salomon, c’est à dire l’étoile à six branches obtenue en superposant deus triangles équilatéraux , l’un avec le sommet vers le haut, l’autre vers le bas. Le premier représentait l’homme, la montagne, le feu et le soleil ; le second la femme, la grotte, l’eau, la lune, c’est à dire toute la réalité hors du monde de la magie. Des écrits mystérieux sont gravés dans la cour ;dans la clé de voûte d’une salle se trouve représenté le Baphomet, symbole lié aux Templiers, moines-chevaliers très versés dans les disciplines ésotériques. ; sur quelques marches des escaliers e colimaçon, en correspondance avec les prises d’air et de lumière ( dites meurtrières) se trouvent gravés de mystérieux cercles d’une vingtaine de centimètres de diamètre. Theorèin - Ottobre 2006 |